David Bakan, le héros :
David Bakan se découvre une vocation de détective privé après avoir exercé un nombre incalculable de métiers. Pour lui, nul doute que l’expérience qu’il a engrangée va lui permettre de réussir dans sa nouvelle vie. C’est compter sans le choc de la confrontation avec de véritables malfrats en chair et en os et de la rencontre avec de magnifiques créatures susceptibles de faire chavirer les privés les plus aguerris. Ainsi débute l’initiation de David Bakan à une existence riche en rebondissements…
Tome 1 CRAZY HORSE BLUES
En un mot : David Bakan fait ses premières armes comme détective privé…
David Bakan, après avoir fantasmé longuement sur les girls du Crazy Horse et s’être imaginé devenir un jour détective privé, voit tout à coup ses rêves se réaliser : il est détective et sa première enquête le conduit dans les coulisses du fameux Crazy Horse.
En effet, à peine vient-il de fixer sa plaque de détective sur sa porte qu’il reçoit sa première cliente, Thérèse Blanchart, mais - détail gênant pour un apprenti-détective - elle débarque chez lui un poignard planté entre les omoplates. Il découvre à sa grande stupéfaction qu’il s’agit d’une ex danseuse du Crazy Horse.
D’abord effondré par ce coup du sort, David décide de prendre les choses en main et d’enquêter dans les coulisses de ce haut lieu de la vie parisienne. Une blonde au sex-appeal éblouissant fait alors irruption chez lui et le charge de trouver l’assassin de Thérèse. Boosté à mort par la perspective de pouvoir enfin révéler ses talents, il accepte la proposition.
Hélas, la grande désillusion est au rendez-vous, car rien ne se passe comme prévu.
Entre les requins aux dents acérées et les sirènes aux chants ensorcelants, David va devoir faire appel à des ressources insoupçonnées pour sauver sa peau et son rêve.
Avis et commentaires
Extraits
— Qu’y a-t-il ? articulent les lèvres rehaussées d’une touche de carmin et si pulpeuses qu’elles semblent être l’incarnation parfaite du mot chair.
Moralement, je manque de tomber à la renverse.
Le spectacle m’avait laissé assez froid, comme je crois l’avoir dit sans la moindre ambiguïté.
Paillettes, effets de lumières tarabiscotés, sono réglée au millipoil et défilés de corps si bien calibrés qu’ils semblaient tous sortis du même moule n’avaient guère eu d’impact sur ma libido.
À quinze centimètres, tout au plus vingt, la vue d’une danseuse du Crazy Horse me chamboule les sens.
Clara est toujours dévêtue de ce que j’appellerais un string, par manque de connaissance et de vocabulaire dans le domaine des sous-vêtements féminins et des accessoires qui ont fait la réputation du Crazy Horse.
On aura compris que son anatomie intime n’avait rien d’un secret d’État.
Plus haut, sa poitrine sur laquelle perlent encore des gouttes de sueur s’offre à mon regard. Je m’y attarde quelque peu, ce qui ne semble pas la gêner beaucoup.
Par contre, le côté insolite de ma visite a fait naître une lueur d’inquiétude dans ses yeux.
— Excusez-moi de vous déranger, mademoiselle. Je sais que vous devez être fatiguée après le spectacle, mais j’ai un motif sérieux de vous solliciter. Il s’agit de Thérèse Blanchart avec laquelle vous avez été liée.
— Thérèse ? Que lui est-il arrivé ?
L’angoisse qui s’affiche maintenant sur son visage me fait hésiter, mais il est trop tard pour revenir en arrière.
— Elle avait rendez-vous avec moi. Je suis détective privé. On a essayé de l’assassiner. Elle a été poignardée sur le seuil de mon appartement. Les médecins n’osent pas encore se prononcer.
— Mon Dieu, j’étais sûre que ça finirait mal ! s’exclame-t-elle en enfouissant son visage dans ses mains.
L’assistant du directeur intervient.
— Clara, voulez-vous que je reste, j’ai...
— Non, ça ira... Entrez, monsieur.
Je pénètre dans la loge en m’efforçant de garder un air naturel malgré la vision troublante de dessous négligemment jetés sur le dossier d’une chaise et les relents d’un parfum capiteux.
— Asseyez-vous.
Elle-même a pris place dans un petit fauteuil bas recouvert de velours rouge. Elle chope un paquet de cigarettes qui traîne sur sa coiffeuse et en allume une. Je la laisse tirer quelques bouffées avant de la questionner.
—Vous ne sembliez pas étonnée d’apprendre qu’on avait essayé d’assassiner Thérèse.
— Non, en effet, pour moi elle avait franchi la ligne rouge. Elle jouait avec le feu. Je la sentais en danger. Si elle a tenu le coup, c’est grâce à des trucs qu’elle sniffait. Après, ça a été l’alcool, la bouffe. Ici, évidemment, ce genre de choses ne passe pas inaperçu. Déjà lorsque vous prenez quelques grammes, on vous pointe du doigt, alors vous imaginez... donc elle s’est fait virer...
Silence.
Elle remue les mains avec nervosité.
Je hoche la tête. Je vois ça d’ici : la traque impitoyable à la cellulite et l’alarme qui se déclenche à la moindre prolifération de cellules adipeuses.
Inutile d’épiloguer là-dessus. Il y a mieux à faire.
— Vous connaissiez ses fréquentations ?
Silence.
Cette fois, ça s’éternise.
Clara tète nerveusement le bout de sa cigarette, comme si elle espérait y puiser de nouvelles forces, avant de lâcher :
— Elle n’a pas eu de chance. Elle est tombée sur un salaud.
Le roman est disponible en e-book et en version papier
Tome 2 : Budapest mafia Blues
En un mot : David Bakan découvre un Budapest peuplé de superbes tops models et de sombres malfrats, un mélange explosif !
La séduisante Clara, danseuse au Crazy Horse que David Bakan avait rencontrée lors de sa première enquête (Crazy Horse Blues) réapparait de manière inattendue et plutôt agréable dans sa vie. Elle lui fait un numéro de charme auquel il ne peut résister, mais ce moment de bonheur n’a qu’un temps, car la jeune Guadeloupéenne s’enfuit de chez lui de manière tout aussi abrupte. David n’a alors qu’une envie : la retrouver, entre autres, pour comprendre son étrange comportement, mais aussi parce qu’il pressent quelque chose de bizarre dans cette histoire. Aveuglé par son désir, il finit par se retrouver à Budapest, lancé dans une course poursuite haletante. Un voyage à hauts risques car, tapie dans l’ombre des beautés architecturales, derrière les façades des agences de mannequins étalant leur éventail de tops models, la mafia veille. Lorsque David réalise dans quel guêpier il s’est fourré, il est trop tard pour faire marche arrière.
C’est l’heure de vérité, le combat entre David et Goliath…
Avis et commentaires
Extraits
Lorsque Clara pénétra dans le bar, le temps suspendit son vol et les regards se scotchèrent à sa silhouette pour ne plus la quitter.
Il y avait de quoi. Elle en jetait un max. Évanouie la punkette un peu hagarde que j’avais vue ce matin. La jeune femme avait opté pour un maquillage sophistiqué. Un éclair tracé de main de maître, d’un bleu lumineux courait le long de ses paupières, comme une pub pour TGV, accentuant la sensualité de ses yeux d'un brun mordoré.
Un top en satin blanc flottait autour de sa poitrine, révélant et dissimulant à la fois la fermeté sculpturale de celle-ci en une ébauche de mouvement perpétuel scandé par ses déhanchements incessants. Le crissement de ses bas qui accompagnait sa démarche ostensiblement provocante ajoutait à l’effet électrisant de l’ensemble sans parler de la minijupe dont le bord avait tendance à remonter de manière imprévisible jusqu’à laisser entrevoir la dentelle d’un string écarlate.
— Pas possible ! Clara ! murmura l’homme avec un sourire qui n’en était pas un.
Il était accoudé au bar, entouré d’une smala. Il les dépassait tous d’une tête. Pourtant, les autres étaient loin d’être des nains de jardin. Lui, il jouait dans une autre catégorie : un véritable mastodonte.
— Tu m’offres un verre, Balázs ?
Le clone de Goliath la dévisagea. Seul un petit frémissement aux commissures de ses lèvres permettait de deviner l’intérêt qu’il portait à la jeune femme, mais c’était comme la trace infime d’un désir perdu dans l’immensité de sa face lunaire. Les yeux clairs presque incolores semblaient incapables d’expression.
— Pourquoi pas ?
Il était vêtu d’un costume blanc, portait une gourmette en or à son poignet, des bagues à chaque doigt et des tas de bracelets, comme dans la chanson. Une chaîne d’ancre pendait sur sa poitrine. À son extrémité se balançait un médaillon sur lequel je crus discerner une tête de dragon, un poignard et d’autres bricoles destinées à impressionner son interlocuteur.
C’est bien Balázs. Cela ne fait aucun doute, me dis-je tout en améliorant le réglage de mes jumelles.
Je suis de l’autre côté de Andrássy útja, dans une rue perpendiculaire. Dissimulé derrière une colonne néostalinienne d’un bâtiment en réfection, j’observe le repaire de malfrats.
Balázs fait un signe au garçon. Celui-ci se tourne vers le bar, saisit une bouteille et remplit prestement un verre. Clara sourit au caïd comme s’il venait de lui offrir des diamants sur canapé. Son regard enamouré, sa langue qui humecte indéfiniment ses lèvres, son déhanchement incessant, sa cheville qui glisse le long de l’autre jambe puis remonte jusqu’à la cuisse, tout ça, c’est en clair sur canalsatellite : « Prends-moi toute, je t’appartiens ! »
Balázs a peut-être l’allure d’une brute sans cerveau, mais il est viscéralement méfiant, pas prompt à réagir quand il ne sait pas où il met les pieds.
Je vois bien qu’il vient de lâcher quelques mots, mais, bien sûr, je n’entends rien. C’eût été trop risqué d’équiper Clara d’un capteur de son avec la tenue qu’elle se trimbale, mais il suffit d’observer leurs expressions pour ajouter les dialogues. Ça doit donner à peu près ceci :
— Qu’est-ce que tu viens faire ici, Clara ? T’as envie qu’il arrive des crosses à ton paternel ? On t’a dit qu’on t’appellerait quand on aurait besoin de toi !
— Je sais, mais je me sens seule dans ma chambre.
— C’est pas une raison pour traîner dehors comme tu le fais, habillée comme une pute.
— Excuse-moi.
Elle baisse la tête et se tortille comme une petite fille prise en faute. Elle est très convaincante et encore plus bandante quand elle remue son petit attirail glamour.
— Je vais m’en aller, Balázs, encore un verre, s’il te plaît, le dernier.
Elle se penche vers lui. Le décolleté de son top bâille et offre une vue imprenable sur une poitrine dont plus personne, excepté un aveugle de naissance, ne peut ignorer le galbe.
Balázs reste impassible, puis il claque des doigts. Le garçon s’exécute plutôt que d’être exécuté et remplit le godet. Clara se rapproche du truand et se met à jouer avec la grosse chaîne qui pend sur son torse de catcheur, la caressant comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art encore méconnue des galeristes, puis sa main glisse plus bas et s’attarde longuement sur la bosse qui déforme le pantalon du mafieux au plissé par ailleurs irréprochable.
— Vide ton pot et file, dit Balázs en guise de déclaration d’amour, le souffle un peu court
— D’accord, je bois. Et toi, tu ne bois pas avec moi ?
Il lève son verre, se le jette derrière la cravate.
Elle lève le sien, rit comme une qui est complètement bourrée et, sentant qu’elle joue le contre-la-montre, se colle contre lui en promenant ses mains tout le long de son corps dans une manœuvre désespérée pour faire tomber ses barrières. J’observe la grosse face lunaire qui commence à être agitée de tics. C’est bon signe, mais il va falloir que Clara passe la surmultipliée si elle veut qu’il cesse de réfléchir et lâche la bride aux chevaux qui piaffent sous son capot.
J’imagine le rodéo qui doit se dérouler dans le cerveau de Balázs.
En tant que malfrat gonflé de son importance, il doit sauver la face devant toute sa cour, car ce n’est pas une gonzesse qui va faire la loi, a-t-il appris depuis sa tendre adolescence, mais d’un autre côté, elle le fait triquer à mort.
Je le vois passer sa langue sur ses lèvres, puis avancer sa grosse patte pour la poser sur Clara, rétablissant ainsi dans sa tête une autorité quelque peu mise à mal par la jeune femme. Peut-être s’imagine-t-il déjà en train de la jeter sur le lit de l’hôtel le plus proche et lui faire son affaire, mais Clara, fine mouche, dès qu’elle a capté l’irrésistible ascension du désir chez le truand, s’est écartée de lui.
— C’est bon, je m’en vais, je vois bien que je t’embête.
Elle tourne les talons et se dirige vers la porte, laissant Balázs les bras ballants.